Eden était assis, calme, tranquille, un épais ouvrage ouvert sur ses genoux. Sa lecture le passionnait. En effet, il avait récemment fait des recherches sur le moyen de briser le sceau qui entravait ses pouvoirs. Son état actuel de faiblesse l'horripilait au plus haut point, et il lui tardait de recouvrer sa pleine puissance et de broyer ses ennemis comme il se devait. Mais pour l'instant, il devait composer avec une guilde pleine d'ignare, une âme fragmentée et rebelle, des souvenirs en loque, et surtout la tenante impression qu'il passait à côté d'un truc vachement important.Le genre de chose évidente et surtout indispensable. Il soupira, et envoya un des poignards qu'il tenait toujours prêts dans sa manche devant lui. Un glapissement aigu se fit entendre, et le savant sourit de satisfaction, décidant que ce gamin un peu trop entreprenant avait eu sa leçon. Pourtant, son aura puante était toujours présente. Eden leva les sourcils, outragé de cette mauvaise volonté. Quand il lançait un objet tranchant sur quelqu'un, il attendait un minimum de coopération, et une mort rapide, et tant qu'à faire, silencieuse. Il referma son livre, marquant la page d'un bout de tissu quelconque, le posa sur la table qui lui faisait face, et se leva, scrutant les environs déserts de la bibliothèque, à la recherche d'un quelconque signe de vie. Rien, le néant. Il se dirigea à l'endroit vers lequel il avait lancé son arme, cherchant à retrouver la piste ennemie grâce aux traces sanglantes, mais il fit une fois de plus chou blanc. L'arme, chose étonnante, s'était fichée dans le bois qui composait les rayonnages, comme si elle avait raté sa cible. Hypothèse stupide, un type aussi peu capable de masquer sa présence ne devait vraisemblablement pas être capable d'éviter un projectile aussi rapide. Eden ramassa l'arme, et la rangea dans son étui. Il se retourna brusquement, sa main fendant l'espace derrière lui comme la serre d'un aigle s'abattrait sur la gorge d'un rongeur, un sourire mauvais éclairant ses yeux. il était l'heure de la mise à mort !

Le fantôme, effrayé par l'attaque, couina une fois de plus. Eden referma sa main sur sa gorge, ne rencontrant une fois de plus que du vide. Il regarda l'être spectral, d'un air dubitatif. ce dernier prit la parole, sa voix flottant des les airs, brumeuse, et irritante :

" Je suis Lord Negil, premier bibliothécaire de la guilde et ancien héros, et hum, je ....

- Nan, ta gueule, j'm'en fous, pauvre taré. Je veux une chose, étudier en paix.

- A ce propos, peut-être que codex Shivan vous aiderait...

Eden le regarda sous un nouveau jour. si cet chose avait des informations sur cet ouvrage légendaire, il pouvait lui accorder un peu de son si précieux temps. Il croisa les bras, attendant la suite...

L'être éthéré reprit la parole, laissant un flot d'inepties couler de sa bouche, comme le savant l'avait suspecté. Pourtant, quelques informations semblaient dignes d'intérêts :

" Mesh'Algodir'Albuvitrion, aussi appelé Mesh, créa le codex shivan il y a de cela plusieurs siècles. ce grimoire contenait, entre autre, une prophétie et de nombreuses informations sur es différents sceaux utilisés par son clan. Comme vous le savez, les premiers guidiens étaint des philosophes, des érudits et des savants, et la bibliothéque de a Guilde devint rapidement une des plus fournies. Elle abrita le précieux codex. Ce dernier fut perdu, scellé avec d'autres dans une pièce ignorée de tous, même de Master. Et je peux vous y faire accéder. A une condition, que vous me libérez de cet entrave spectrale... "

Eden décroisa ses bras, secoua ses poignets, et se massa les tempes. Il ne faisait pas dans l'exorcisme, et ne voyait pas comment libérer une âme comme la sienne, retenue sur Terre par le poids de ses péchés. Il acquiesça, s'en foutant de toute façon royalement. Il ne faisait pas dans la charité, et si le fantôme pouvait lui proposer quelque chose, il ne voyait pas de réelle raison de se priver Ils se mirent en route, s'enfonçant dans les vastes rayons de la bibliothèque, dans des endroits étranges, poussiéreux, désertés par tous. Eden progressait avec circonspection, cherchant ce qui n'allait pas dans cette histoire. Un type mort depuis des années qui surgissait tout d'un coup pour lui proposer un trésor assez précieux pour déchainer une bonne quinzaine de guerres fratricides, en échange d'un service que lui ne pouvait pas rendre, ce qui n'était pas le cas de la centaine de prêtres guildiens qui grouillaient au alentours, c'était définitivement louche, voir suspect, voir reniflant le traquenard puant. Or Eden n'aimait pas les traquenards puants. Le fantôme lui indiqua soudain une torche murale, lui faisant signe de tirer dessus, puisque de toute évidence il ne le pouvait pas. Eden tira donc. et sentit alors le sol se dérober sous ses pieds, alors qu'il chutait.On avait déjà fait plus original qu'un sol ouvrant, comme piège. Il tenta d'invoquer son épée favorite, mais en vain. La magie ne passait pas.Il dut se contenter des dagues qu'il cachait dans ses bottes, et les planter dans le mur pour ralentir sa chute. Il se réceptionna lourdement, soulevant un nuag de poussière blanche alors qu'il écrasait les os de ses prédécesseurs moins réactifs... Il regarda autour de lui, furieux, cherchant le responsable de cette farce...

Responsable, qui bien, sur, préféra garder l'anonymat. Eden avait utilisé en une seule fois toute la patience de ses maigres réserves, et il avait besoin de trouver quelqu'un ou quelque chose sur qui passer ses nerfs. La magie étant bloquée, il se résolut à progresser désarmé, avançant avec circonspection dans le anciens sous-sols de la Guilde. Autour de lui, les murs couverts de poussières et de moisissure laissaient apercevoir une pierre grise, âgée, friable, mais également des statues des grands héros de l'ère passée. Eden reconnut en vrac Ryze, célèbre sorcier connu pour s'être tatoué au fer rouge ses sorts sur le corps, Jax, guerrier lui aussi connu, mais pour s'être battu avec un lampadaire toute sa vie, voulant laisser une chance à ses ennemis. Ces figures originales et inspirants étaient loin de ce qu'il voyait aujourd'hui, et il ne put s'empêcher de se demander qui, entre lui et Jax, aurait gagné le match qu'il n'auraient pas manqués de se livrer. Eden pariait sur lui-même. Il continua, se concentrant de nouveau sur son objectif. Trêve de flâneries, il avait un fantôme stupide à congédier, un codex millénaire à exhumer, des innocents stupides sur qui le tester. Il pénétra rapidement dans une autre vaste pièce, au centre de laquelle se tenait un piédestal surmonté d'un épais bouquin. Eden haussa les sourcils, c'était bien trop facile. S'il suffisait de tomber dans un trou et de faire quelque pas pour retrouver ce puissant grimoire, pourquoi personne ne l'avait déjà fait ? Il balaya la salle dur regard, cherchant d'éventuels pièges. Aucune encoche suspect, sur le plafond, aucun trou d'où pourrait surgir, au choix, des flammes, des pieux, des dards empoisonnés, ou encore des monstres divers et assoiffés de sang, de son sang. Mais non. La salle était percé d'ouvertures taillées à même la roche, mais aucun trace apparente de piège. Il se dirigea vers le codex, et au moment de poser sa main dessus, la voix tant honnies du fantôme résonna de nouveau :

" Je ne ferais pas ça si j'étais vous.

- Et pourquoi ?

Eden, excédé par cet être, n'avait qu'une envie, le broyer. ce qui était frustrant, car il n le pouvait pas. Le spectre, visiblement indifférent à ses états d'âme, continua :

- Pour la simple et bonne raison, que ce n'est pas le codex, mais un leurre, destiné à piéger les malfaiteurs. Au moment où vous poserez votre main dessus, vous mourrez. "

Eden le regarda, et regarda le bouquin ancestral. Dommage, il ne faisait pas confiance au fantôme. Il avança sa main vers le grimoire...

Et comme il s'y attendait, au moment où sa main se posa surle livre, l'enfer se déchaina. Il y eut un gargouillis bizarre qui sortit del'un des couloirs. Eden n'avait pas oublié sa récente et étrangement similaireexpérience à Muspellheim, et il se prépara à affronter ce qui pourrait sortirde ces couloirs immondes. Mais non rien. Le savant se massa les temps, lassé.Cette aventure était du dernier ridicule, à croire qu’une entité supérieureavait décidé de lui infliger outrage ridicule sur outrage ridicule. Il prit lelivre, ressentant les vibrations de sa force qui pulsait à travers le vieuxcuir crevassé de sa reliure usée. Il résista à la tentation de l’ouvrir,sachant que ce le lieu était mal choisit et que l’utilisation d’un artéfactaussi puissant devait se faire avec maintes précautions. Bref, il garda lebouquin sous le bras, ne disposant pas de sa poche dimensionnelle pour l‘instant,et chercha le fantôme du regard, se demandant où cet être stupide avait pupasser. Il ne trouva qu’un être étrange, faisant à tout casser 1 mètre 50, levisage et le corps caché par plusieurs couches de tissus informes successives,équipé d’une arme bizarre, évoquant étrangement un lampadaire, si ce n’était qu’ellesemblait bien plus solide, et qu’en lieu et place de lumière s’agitait l’âme deson ami le fantôme. Eden regarda l’étrange énergumène et voulut prendre la parole, s renseigner surses intentions, mais il n’en eut pas l’occasion, ce vis-à-vis le chargea,bondissant et abattant avec force son lampadaire sur le Guildien, qui neréussit à l’éviter que grâce à ses réflexes. Au point d’impact de l’arme sur lesol se trouvait maintenant une large fissure, qui continuait d zigzaguer. Sijamais un coup l’atteignait, il éclaterait comme un fruit trop mur.

Il s’arma d’une de ses dagues, tournant avec attention autourde son ennemi. Il ne semblait pas avoir d’ouverture, et les lambeaux qu’ilportait rendaient ses mouvements flous. Il fonça vers Eden, préférant cettefois effectuer une glissade, devenant une masse informe de chiffons, camouflantson arme, la faisant réapparaitre au dernier moment pour porter un coup vicieuxdans les jambes du savant. Ce dernier esquiva prestement, sautant sur le côté,lançant d’un même mouvement son arme, qui se ficha dans son ventre, avant de seréceptionné plus loin, s’armant de nouveau. Le gnome arracha la dague de sonventre, sans sembler ressentir la moindre douleur. Eden sourit. Malgré son apparenceridicule, ce… Type était un adversaire digne d’intérêt. Il changea sa prise surson arme, descendant sa main le long du manche, et chargea, se déplaçantpresque instantanément sur son ennemi. La mort prenait son envol.

Le style Blackwater est toujours surprenant, se reposant sur des techniques rapides, puissantes, mais surtout totalement imprévisibles. Eden chargea, ne tenant son épée que du bout des doigts, et arrivé, à une distance de trois pas de son ennemi, relâcha sa technique. Il s’était volontairement mis à la portée d’un assaut de ce dernier, et la provocation fut efficace. Le coup ne se fit pas attendre, puissant et rapide, voulant le cueillir à l’entrejambe. Le savant fit voler son épée dans les airs, lui donnant une très légère impulsion, la propulsant juste assez rapidement pour qu’elle passe au dessus de l’arme de son ennemi, qu’elle ne soit pas déviée. Deux pas.L’arme adverse remontait rapidement vers lui. Il abaissa son centre de gravité,donnant du même coup une grande impulsion sur son pied d’appui, et se propulsa sur le côté, au prix d’une chute. Un pas. Pour n’importe qui d’autre, cet assaut trop téméraire, de plus sans arme, aurait été une erreur fatale. L’encapuchonné voulut donc corriger sa frappe. Il avait évité la première attaque, mais était démuni face à la seconde. Il pivota sur lui-même, donnant assez d’élan à son lampadaire pour broyer son ennemi. Eden laissa une lueur de victoire flamboyer dans ses yeux. Son épée commençait à redescendre vers le sol. Ils se touchaient presque à présent. Eden pivota sur lui-même, tournant comme une toupie, et profita de son déséquilibre et de sa chute pour asséner un balayage montant, juste aux jointures des genoux adverses. L’attaque surpris, parfaitement calculée, le fit chavirer, plaçant sa nuque juste au point d chute de son arme. Sa mort fut immédiate et indolore. L’échange avait été bref, mais intense, mais Eden se sentait satisfait, l’exécution de Moonsoon, la huitième technique de son style, avait été parfaite. Du cadavre de son adversaire s’éleva une fumée dense, et il put reconnaître le visage de Jax dans celle-ci. Il sourit avec respect, saluant cet adversaire digne d’intérêt, et le laissa gagner le repos éternel. Il s’empara ensuite voracement de son arme. La lanterne de Wrigle, si ses souvenirs étaient justes. Bref. Il broya le fantôme imbécile capturé à l‘intérieur, utilisant son pouvoir, et ressortit, se guidant à la lumière, qui lui parvenait, toujours plus forte, d'un des couloirs, émergeant finalement à l'air libre, au milieu d'une ruine distante d'à peine dix kilomètres, plongée au coeur des ténèbres de la forêt de la Guilde, dans sa partie la plus secrète, où la canopée était si dense qu'aucune lumière ne venait jamais. Eden mémorisa l'endroit, sentant qu'il n'avait pas livré tout ses secrets.... Il venait de gagner deux puissants artéfacts aujourd’hui, et avait des expérimentations à mener.

[Quête terminée : Gains :Lanterne de Wrigle, arme ayant la forme d’un lampadaire, capable de capturer les esprits comme la magie avant de les relâcher ou de les détruire. Codex Shivan,sorte d’encyclopédie universelle, contenant également quelques sorts de sceaux majeurs.]